Hello tout le monde,
Le mois de janvier a enfin tiré sa révérence. J’espère que ce premier mois (interminable) de l’année vous aura été favorable.
« Pourquoi ne pas me mirer dans ce miroir alors qu’on me donne tout? » p.15 tels sont les mots de Kacou Ananzè, l’araignée emblématique, du Pagne Noir de Bernard Dadié, recueil de contes Africains.
Le livre et l’auteur
Bernard Dadié est un écrivain et homme politique ivoirien né à Assinie au Sud de la Côte d’Ivoire le 10 janvier 1916 (eh oui il a eu 102 ans il n’y a pas longtemps). Considéré comme le père de la littérature ivoirienne, il est l’auteur de diverses œuvres de tous genres littéraires: poésie, romans, théâtre, contes traditionnels, chroniques.
Comme événements marquants de sa vie, l’on peut noter ses années d’études et de travail au Sénégal, un emprisonnement pendant seize mois en 1949 dans un contexte politique et une nomination en tant que ministre de la Culture et de l’Information en 1977.
Entre autres, la vie de Bernard Dadié est marquée par divers prix à savoir: le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire pour son œuvre Patron de New York; le prix UNESCO/UNAM en 2016 pour son action en faveur de la culture africaine et enfin, en 2017, le Grand Prix des Mécènes de l’édition 2016 des Grands Prix des associations littéraires. (Sources : Wikipédia et Babelio).
Le Pagne Noir publié en 1955 est un recueil de 16 contes, faisant 159 pages en tout. Les contes sont indépendants les uns les autres même si dans 11 contes sur 16, l’on retrouve le personnage phare de cette œuvre qui n’est autre que Kacou Ananzè l’Araignée.
Comme je le mentionnais dans cet article, les contes Africains mêlent aussi bien personnages humains que animaux et ont souvent une valeur instructive/éducative notamment sur la création du monde, des animaux par exemple ou sur les règles à respecter si l’on veut éviter certains malheurs, et Le Pagne Noir, avec toutes ces petites histoires n’y fait pas défaut.

Mon ressenti
Tout d’abord, je tenais à dire que pour ceux qui avaient eu du mal à lire Contes Initiatiques Peuls de Amadou Hampâté Bâ, ce recueil de contes ci est beaucoup plus simple à lire. Déjà de part le fait que les histoires sont courtes et indépendantes, mais aussi parce qu’il n’y a pas énormément de vocabulaire avec une nécessité d’explications complémentaires en bas de page. Vous pouvez passer d’une histoire à une autre si celle que vous avez débutée ne vous entraîne pas.
Ce livre est également un classique que j’aurais dû lire il y a bien longtemps. Ma mère et ma sœur l’ayant lu, je me rappelle qu’à une époque, dès qu’une araignée faisait son apparition à la maison, elle était automatiquement désignée comme Kacou Ananzè.
De plus, j’ai assisté à une projection de courts-métrages en 2015 dans le cadre du Festival Cinémas et Cultures d’Afrique qui se tient tous les 2 ans à Angers, et il y en avait un, qui portait sur les funérailles de Kacou Ananzè, réalisé par un ghanéen si mes souvenirs sont bons. Tout cela pour dire que Kacou Ananzè est certes une araignée mais à priori une araignée connue en Afrique de l’Ouest, haha.
Comme je le disais un peu plus haut, il ressorte divers enseignements de ces contes, notamment:
- Ne pas braver les interdits comme dans les contes intitulés Le Miroir de la Disette et La Bosse de l’Araignée
- Ou encore traiter les enfants orphelins à sa charge comme ses propres enfants si on en a au lieu de les malmener comme dans Le Pagne Noir (oui il y a un conte qui porte le nom du livre ou c’est plutôt le livre qui porte le nom de ce conte. Bref, à vous de voir) et La Cruche.
Même s’il est assez fréquent que ces enfants soient malheureusement considérés comme « enfants sorciers » dans bon nombre de Pays Africains et malmenés de ce fait, il est important de se rappeler que leurs parents ne sont peut-être plus « physiquement » présents mais ils veillent sur leurs enfants et pour nous, Africains, la réalité du monde invisible ne fait pas de doute. Vaut mieux se tenir à carreau et les aimer tout simplement parce que c’est ce dont a besoin un enfant, un foyer aimant dans lequel il pourrait s’épanouir.
Et pour finir, en dehors de ces règles de bonne vie, l’on retrouve comme dans de nombreux contes, la ruse, la malice voir la duplicité pour se sortir de situations épineuses avec néanmoins quelques pépites « jamais lues » selon moi (ou du moins pas avant d’avoir lu ce livre) comme l’histoire derrière le groin du Porc ou encore derrière la couleur noire de la langue du Mouton 😉
En somme, un agréable moment de lecture que je recommande à tout le monde. Aussi bien pour les plus jeunes (vous pourrez en lire une ou deux à vos petits/es frères/sœurs, cousins/cousines en âge de comprendre ce qui se passe, par exemple) que les plus vieux.
Pour le retrouver, c’est par ici et je vous dis à bientôt pour un nouvel article. D’ici là, prenez soin de vous.
Bisous.
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