Le livre et l’auteur

Par une journée d’été, dans la campagne Anglaise, Monsieur Jones, fermier et sa femme, se virent tout bonnement virés de leur domaine par leurs propres animaux. En effet, ces derniers, menés par les cochons, en avaient marre de cette vie de labeur et avaient décidé de reprendre le contrôle et de vivre selon leurs termes. « Tout deuxpattes est un ennemi. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami. » pouvait-on, entre autres, lire sur la liste des sept commandements érigés pour guider cette nouvelle existence. Mais au fur et à mesure que le temps passe, des tensions s’installent et ce sont les prémices d’une nouvelle exploitation de l’animal par l’animal que l’on voit se dessiner…

Éditions : Folio

Pages : 155

George Orwell, de son vrai nom Éric Arthur Blair est un écrivain, essayiste et journaliste Britannique, né en Inde en 1903, lorsque le pays était encore une colonie de la Couronne. Issu d’une famille de classe plutôt moyenne, il sera admis au collège d’Eton, qui à l’époque était une institution plutôt réputée. Mais Eric Blair ne se retrouve pas dans la vie qui semble tracée pour lui et il s’engage dans la police Britannique en Birmanie en 1922 avant de revenir en Europe cinq ans plus tard où il tentera de vivre de son écriture. Cette période de sa vie est documentée dans son œuvre Dans la dèche à Paris et à Londres qui parait en 1933. C’est à peu près à cette époque, dans les années 30 qu’il prendra le pseudonyme de George Orwell.

Le succès n’est pas immédiat pour George Orwell et son vécu sera surtout marqué par une lutte contre toute forme d’oppression (guerre civile en Espagne ; contexte de la seconde guerre mondiale en Europe). Il décède en janvier 1950 des suites d’une longue tuberculose. La ferme des animaux, parue en 1945, figure parmi ses œuvres les plus connues, aux côtés de l’incontournable 1984, paru en 1949. (Sources : notes de l’éditeur, Wikipedia).

Mon ressenti

Je ne dirai pas que j’ai adoré mais ce fut presque le cas. Le récit est divisé en dix chapitres et est écrit à la troisième personne. L’histoire est relativement courte, et l’on ne s’ennuie pas. Pour moi qui traversais une panne de lecture relativement « sévère », La ferme des animaux a réussi à me sortir de ma torpeur vers la fin de l’été.

En ce qui concerne maintenant le fond, eh bien comme vous l’aurez compris, l’histoire fait intervenir et parler des animaux dans un monde humain avec comme personnages principaux des exploitants agricoles – dont Monsieur Jones – et certains animaux de la ferme tels que les cochons, les chevaux, les moutons, et un âne qui mérite d’être cité. Tout part d’un rêve qu’aurait eu Sage l’Ancien, le plus vieux des cochons, dans lequel les animaux vivraient libres du joug des humains qui non seulement ne produisaient ni lait, ni œufs mais exploitaient ces derniers depuis la nuit des temps, de leur naissance à leur décès. Ce rêve lui inspira également un chant qui deviendra celui de la résistance des bêtes.

Une fois Sage l’Ancien passé dans l’autre monde, une révolte éclate et la direction de la ferme est prise par Boule de Neige, Napoléon et Brille-Babil, d’autres cochons de la ferme, qui étaient les plus lettrés des animaux. Ils essaieront dans un premier temps d’instruire le reste de leurs congénères à quatre pattes mais constateront qu’ils n’étaient pas tous égaux en termes de compréhension et de mémorisation. Ainsi les cochons se désigneront eux-mêmes comme gestionnaires de la ferme. Et c’est là que les ennuis commencent.

En effet, des tensions ne vont pas tarder à voir le jour au sein de ce petit groupe de tête jusqu’à la rupture finale. On assistera par la suite à la mise en place d’une manipulation des idées et des discours, une modification en douce des commandements qui avaient été instaurés au départ pour tout le monde, la désignation d’un ennemi public, l’instauration d’un climat de terreur avec des exécutions arbitraires, une nouvelle forme d’esclavage où certains animaux travaillaient plus que d’autres sans pouvoir se plaindre, etc.  Les chevaux, les poules, les moutons, tout le monde se met au pas. Seul l’âne, taciturne, mais ayant un peu de jugeote (paradoxalement), semble prendre conscience de la situation.

Avec ce qui pourrait ressembler à une fable pour enfants, George Orwell, dépeint progressivement comment la victime devient le bourreau et comment un régime totalitaire voit le jour avec la détention du pouvoir absolu par un individu ou un groupe d’individus. On constate également comment le manque d’alphabétisation ou d’instruction du petit peuple joue en sa défaveur, le rendant crédule face aux discours modifiés, à la propagande ; ce dernier ne possédant pas les clés nécessaires pour développer un œil critique sur la situation et se rebeller. D’ailleurs la fin de l’histoire ne manquera pas de vous laisser songeur…

En somme, je recommande à 1000%. J’avais essayé de lire 1984 quelques mois auparavant et ai abandonné, le trouvant un peu trop « indigeste ». Je pense toutefois y revenir prochainement et je relirai certainement La ferme des animaux pour m’en imprégner davantage. Je dirai presque qu’il vaut peut-être mieux commencer par cette œuvre si l’on souhaite découvrir Orwell pour ne pas jeter l’éponge dès le début. Vous pouvez vous la procurer par ici. Quant à moi, je vous dis à bientôt pour un nouvel article. Dans l’intervalle, prenez soin de vous.

Bisous.