La servante écarlate – Margaret Atwood

Le livre et l’autrice

Nous sommes dans un futur lointain par rapport à notre époque moderne. A Gilead, république théocratique, la fécondité et la natalité sont en chute libre. Ne reste plus que quelques femmes capables de procréer. On pourrait penser qu’elles seraient placées sur un piédestal mais il n’en est rien. Au contraire. Elles sont assignées au rôle de « Servantes », reconnaissables à leur tenue rouge et réduites en esclavage auprès de couples ayant du mal à concevoir. Defred, l’une de ses servantes réussira à rejoindre un mouvement de résistance et nous plongera dans les méandres cette société si particulière…

Editions : Pavillons Poche Robert Laffont

Pages : 560

Margaret Atwood est une autrice Canadienne née en novembre 1939 à Ottawa. Diplômée des universités de Toronto et de Harvard, elle a enseigné la littérature au Canada.

La Servante Ecarlate (The Handmaid’s Tale en VO) n’est pas son premier roman mais il s’agit de celui qui lui a valu un succès international à sa sortie en 1985. Autrice de fiction, de poésie, d’essais critiques et de livres pour enfants, Margaret Atwood est lauréate de dix doctorats honoris causa, de nombreux prix littéraires et est chevalier des Arts et des Lettres.

La Servante Ecarlate a été adaptée à l’écran en 1990 puis en 2017. (Sources : le livre en lui-même, Wikipédia)

Mon ressenti

Un très bon moment de lecture, quoique glaçant. La narration est faite à la première personne et tient en quinze chapitres. Elle mêle le passé et le présent de Defred, sans pour autant perdre le/la lecteur/lectrice. Par ailleurs, on a l’impression que Defred s’adresse directement à nous, ce qui confère une certaine proximité, une certaine intimité à son récit.

En ce qui concerne maintenant le fond, Margaret Atwood nous livre une fiction où il est question de régime totalitaire avec la mise en place d’une surveillance constante de la population ; l’uniformisation de celle-ci où des rôles bien définis sont assignés à chacun (les Commandants, les Epouses, les Marthas, les Servantes, etc.) ; les exécutions arbitraires ou l’envoi en exil des personnes osant défier le pouvoir en place ou enfreignant les règles régissant la société dans laquelle elles vivent ; le contrôle du corps des femmes et la privation de leurs droits les plus fondamentaux ; la perpétuation d’un système patriarcal et oppressif par d’autres femmes (les Tantes) mais aussi la faiblesse des « puissants » qui demeurent des humains comme tout le monde et qui ne se gênent pas pour mener une seconde vie en dessous des radars.

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Defred. Proche de la quarantaine, c’est une jeune femme qui avait un compagnon, une famille et qui travaillait avant que les choses ne changent. Ainsi, elle partage ses angoisses, ses peurs mais aussi ses espoirs avec nous. Elle est intelligente et a su mener sa barque dans ce nouveau quotidien hostile, alors qu’elle n’a aucune nouvelle de ses proches, qui ne sont plus que des souvenirs de son ancienne vie. On a de la peine pour elle et on espère qu’elle finira par sortir de cet enfer.

Cependant, malgré l’entrain avec lequel j’ai dévoré le livre, certains éléments m’ont manqué pour en faire un coup de cœur. Notamment, l’absence d’explications franches sur la genèse de cette nouvelle société ; l’évocation des proches de Defred sans plus de détails comme des prénoms ou encore ce qu’ils seraient devenus et surtout la fin qui m’a paru abrupte. Mais en même temps, si on suit la logique du récit, Defred n’était qu’une servante et elle n’était pas censée pouvoir échanger des informations avec l’extérieur ou encore laisser des traces sur son quotidien. Cela parait donc normal que ces éléments ne figurent pas dans la narration de Margaret Atwood, ce qui lui confère un caractère réel encore plus fort.

En somme, je recommande. Je n’ai pas regardé la série à succès qui en a découlé mais à la fin de ma lecture, je n’ai pas hésité à aller en chercher quelques extraits sur le net. Et je me suis acheté la suite « Les Testaments » en version numérique presque dans la foulée. Margaret Atwood a produit une dystopie dont on n’a pas fini de parler. N’hésitez pas à vous rendre chez votre libraire/bouquiniste ou en bibliothèque pour vous le procurer.

Quant à moi, je vous dis à bientôt pour un nouvel article. Dans l’intervalle, prenez soin de vous.

Bisous.



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A PROPOS

La lecture m’accompagne au quotidien depuis quasiment mon enfance. Passionnée par les auteurs Africains, Afro-descendants et des minorités en général, je ne m’empêche pas d’explorer d’autres horizons lorsque j’en ai envie ou lorsqu’on me le propose. Depuis plus de 5 ans, je partage mon ressenti et mes avis aussi bien par ici que sur Instagram, Facebook et Twitter. Bienvenue, j’espère que la visite vous plaira et n’hésitez pas à me suivre sur mes réseaux sociaux pour plus d’échanges autour des livres. Annette.

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