Le chœur des femmes – Martin Winckler

Le livre et l’auteur

Jean (à prononcer Djinn) Atwood est interne en dernière année de gynécologie obstétrique. Major de sa promo, elle convoite un poste de chef dans le meilleur service de France. Malheureusement, celui-ci n’est pas disponible de suite et elle se retrouve dans l’obligation de passer six mois dans l’unité de « Médecine de la femme ». Pour cette adepte du scalpel, la situation n’aurait pas pu être pire. En effet, qu’en a-t-elle à faire de « ces histoires de bonnes femmes » ? Et pourtant, les rencontres qu’elle fera dans ce service lui ouvriront des perspectives qu’elle n’avait jamais soupçonnées…

Editions : Folio

Pages : 686

Martin Winckler, Marc Zaffran de son vrai nom, est un romancier, essayiste et médecin Français né à Alger en 1955. Ecrivant depuis l’enfance et ayant publié quelques œuvres au milieu des années 1980, il se consacre à l’écriture à partir des années 90 après un temps d’exercice en tant que médecin. Entre 2002 et 2003, il écrit et anime une chronique scientifique (Odyssée) sur France Inter. En 2009, il est invité par le CREUM (Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal) au Québec où il émigre avec sa famille.

Le Chœur des femmes a vu le jour en 2009, aux éditions P.O.L et a été réédité par les éditions Gallimard en 2017. Il a été adapté en bande dessinée/roman graphique par Aude Mermiliod en 2021.

Mon ressenti

Prenant. La narration est faite majoritairement à la première personne et alterne plusieurs points de vue : celui de Jean, de Franz Karma, de Aline (secrétaire de l’unité 77) mais aussi de quelques patientes, habituées du Dr Karma ou le consultant pour la première fois. Entre ces monologues, l’auteur a inséré des écrits sous forme de chants ou de poèmes ainsi que quelques extraits du forum animé par Franz Karma et un de ses collègues en réponse aux questions des femmes sur leur santé.

Cela génère un récit un peu brouillon où on peut avoir du mal à suivre et j’admets avoir survolé certains passages, les trouvant trop longs et sans intérêt par rapport au fond de l’histoire.

En ce qui concerne justement le fond du récit de Martin Winckler, il est question principalement de la santé des femmes, de leurs difficultés d’accès à des soins convenables avec des professionnels à l’écoute ; des violences subies en gynécologie-obstétrique et de la méconnaissance de leurs besoins.

Mais il est aussi question du parcours des jeunes femmes inscrites en médecine, souhaitant particulièrement poursuivre une carrière en chirurgie et devant faire face au sexisme ; aux blagues graveleuses et aux mains baladeuses de ceux qui sont censés être leurs collègues ; et devant parfois choisir entre leur vie personnelle et professionnelle.

Enfin, de façon un peu plus marginale, Martin Winckler aborde la question des méthodes parfois peu conventionnelles de l’industrie pharmaceutique menant des études à la limite de l’éthique avec l’implication de certains professionnels de santé.

Jean (« Djinn ») a un caractère de cochon et un langage un peu « borderline ». Mais étant moi-même une femme médecin, j’ai compris ce qu’elle voulait dire à certains moments. Cela n’excuse pas les comportements qu’elle a pu avoir mais elle représente bien le cycle de la victime qui devient le bourreau. L’équipe de l’unité 77 était quant à elle plutôt « adorable ».

Maintenant, il n’empêche que j’ai trouvé quelques points négatifs à ma lecture.

Outre les passages écrits en vers mentionnés dans la partie sur la forme du récit, il faut dire que l’histoire écrite sur près de 700 pages est censée se dérouler en une semaine à peu près (ou une dizaine de jours maximum). C’est plutôt court et je trouve, un peu irréaliste par rapport à tous les bouleversements que vivra Jean.

Par ailleurs, l’auteur n’a cessé de teaser une sorte de mystère chez Jean qui n’est dévoilé quasiment qu’à la fin avec son histoire familiale qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Je peux comprendre que certaines causes tiennent à cœur à Martin Winckler, mais je trouve que cela aurait pu être emmené différemment. Je ne vous dirai bien sûr pas de quoi il s’agit et je vous laisserai découvrir cela par vous-même.

En somme, ce fut une bonne lecture, malgré sa longueur. Pour les personnes que le nombre de pages rebuterait, vous pouvez vous tourner vers la version adaptée en bande-dessinée, bien plus courte.

Cela dit, attention aux âmes sensibles, je répète que Jean a un langage grossier et sa façon de se référer à la gent féminine peut clairement vous choquer. Maintenant que vous êtes prévenus, vous pouvez y aller et non seulement vous aurez l’occasion de lire une histoire originale mais vous en apprendrez probablement un peu plus sur la santé des femmes.

Quant à moi, je vous dis à bientôt pour un nouvel article. Dans l’intervalle, prenez soin de vous.

Bisous.



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A PROPOS

La lecture m’accompagne au quotidien depuis quasiment mon enfance. Passionnée par les auteurs Africains, Afro-descendants et des minorités en général, je ne m’empêche pas d’explorer d’autres horizons lorsque j’en ai envie ou lorsqu’on me le propose. Depuis plus de 5 ans, je partage mon ressenti et mes avis aussi bien par ici que sur Instagram, Facebook et Twitter. Bienvenue, j’espère que la visite vous plaira et n’hésitez pas à me suivre sur mes réseaux sociaux pour plus d’échanges autour des livres. Annette.

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