Le Meurtre du Samedi-Gloria – Raphaël Confiant

Le livre et l’auteur

Romule Beausoleil, un « Nègre-Congo », lutteur émérite est retrouvé mort à la veille d’une confrontation qui aurait fait de lui le champion de son île. Au Morne Pichevin, c’est la panique. Qui a pu ôter la vie à leur représentant ? Tous les soupçons se portent sur celui qui aurait dû être son adversaire. L’inspecteur Dorval, accompagné de son adjoint Hilarion, se mettra en tête de résoudre cette affaire aussi sombre que la nuit au cours de laquelle le fameux Romule a perdu la vie, en nous faisant découvrir le monde haut en couleurs du Morne Pichevin.

Éditions : Folio

Pages : 319

Raphaël Confiant est un écrivain Français né le 25 janvier 1951 en Martinique d’un père professeur de Mathématiques et d’une mère Institutrice. Après ses études supérieures à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, il a été professeur de lycée, secrétaire de la section éducative de la Centrale Syndicale des Travailleurs Martiniquais puis Professeur des Universités en anthropologie biologique, ethnologie et préhistoire et en cultures et langues régionales. Écrivant en Français et en Créole, il a été très vite militant de la cause créole à partir des années 70 et a créé en collaboration avec Jean Barnabé et Patrick Chamoiseau (deux autres auteurs Martiniquais) le mouvement de la Créolité.

Raphaël Confiant a écrit plusieurs œuvres et a été récompensé par plusieurs prix dont le Prix Antigone, le Prix Casa Las Americas, le Prix de l’International Books for Young People ou encore le Prix RFO du Livre. Aujourd’hui, il est Professeur à l’Université des Antilles et de la Guyane et Doyen de la faculté de Lettres et Sciences Humaines. (Sources : Wikipédia et Babelio).

Mon ressenti

J’ai adoré ma lecture. Vous l’auriez peut-être remarqué mais je dis cela assez souvent dans les derniers articles, simplement parce qu’il s’agit des coups de cœur de l’année dernière présentés dans mon bilan lecture de 2019. Celui-ci figurait à la 4e place dans mon top 5. Il achève cette série d’articles étant donné que l’article sur Un Nègre à Paris a déjà été publié.

C’est le premier livre de Raphaël Confiant que je lis et ça a été un coup de foudre. On y retrouve le caractère un peu lyrique de l’écriture déjà évoqué dans Pluie et Vent sur Télumée Miracle avec une bonne dose de noms aussi improbables les uns que les autres et des tournures de phrases à vous faire mourir de rire. Il ne s’agit certes pas d’un roman humoristique mais cette légèreté est la bienvenue dans une histoire qui débute de façon assez sombre.

Romule Beausoleil, ancien conducteur de camion-tinette (autrement dit, camion servant à évacuer les pots de chambre) n’avait jamais vraiment eu de chance dans sa vie avant de décider de se lancer dans le damier, une sorte de lutte traditionnelle venue directement du continent Africain. Il devint rapidement respectable et acquerra une certaine notoriété dans ce domaine compte tenu de ses victoires de plus en plus fréquentes. Il devait affronter Waterloo, représentant de l’une des communes « ennemies » qui avait également un certain palmarès. Puis quelques jours avant le grand combat, il est retrouvé mort, baignant dans son sang sur le bas-côté d’une route.

Nous sommes d’emblée mis dans le bain. Qui a bien pu commettre un crime aussi abject ? Pour résoudre cette affaire, l’inspecteur Dorval et son adjoint Hilarion, allant à l’encontre de leur supérieur Blanc, devront passer au peigne fin la population du Morne Pichevin au sein de laquelle on retrouve des personnes au caractère détestable telles que Carmélise, Philomène et le fameux Chrisopompe de Pompinasse (coureur de jupons) tout comme des personnes qui vous feront de la peine, telles que Ferdine et Hermancia, les deux femmes consécutives de Romule, qui seront roulées dans la farine par ces pestes Philomène et Carmélise.

Sans relâche, ils interrogeront chaque habitant et l’on verra se déployer au cours du récit leurs vies avec leurs faiblesses, leurs coups-montés, leurs secrets, jusqu’au dénouement final. On devine assez tôt qui pourrait être le coupable mais je pense que le but de ce récit était surtout de nous peindre un petit tableau des Martiniquais, dans leur diversité, leur langage, leurs habitudes avec d’un côté la « populace » faite autant de Noirs, que d’Indiens ou d’autres communautés, vivant comme elle peut, dans des quartiers mal famés, essayant de gratter un peu de joie dans cette vie qui peut être dure et de l’autre le « monde de Blancs », celui des maîtres, un peu déconnectés de la réalité de ces personnes qu’ils côtoient sans réellement les voir. Enfin, il ne faut pas oublier les métisses, à mi-chemin entre les deux mondes précédemment cités, qui ne savent jamais vraiment où se ranger. Le ton est joyeux, foisonnant et l’on se laisse emporter par la vivacité du récit.

J’y ai également appris le fait que le terme « Samedi-Gloria » était utilisé pour désigner le samedi juste avant le Dimanche de Pâques et ai découvert l’appellation « Nègre-Congo » pour désigner un homme dont la morphologie, la carrure fait penser à celui qui vient directement du Continent Africain et qui par ailleurs n’a pas vraiment connu de « mélange ». Il s’agit d’un excellent moment de lecture où l’on se détend, rigole et il est parfait pour ceux qui souhaiteraient se trouver quelque chose à lire pour les vacances. Après cette première œuvre, j’ai envie d’en lire plus du même auteur. Je ne tarderai donc pas à succomber de nouveau, d’autant plus que Raphaël Confiant propose un vaste choix de romans/récits.

En somme, Le Meurtre du Samedi-Gloria permet une petite virée ébouriffante en Martinique, sur fond d’enquête policière, avec des personnages que vous ne serez pas près d’oublier. Il est disponible ici. Comme d’habitude, pour ceux qui l’auraient déjà lu, n’hésitez pas à partager votre ressenti. Sinon, pensez à revenir faire un tour par ici une fois que ce sera fait. Quant à moi, je vous dis à bientôt pour un nouvel article. D’ici là, prenez soin de vous.

Bisous.

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Une réponse à « Le Meurtre du Samedi-Gloria – Raphaël Confiant »

  1. […] – tels que Maya Angelou ; Amadou Hampâté Bâ ; Albert Camus ; Gabriel Garcia Marquez ; Raphaël Confiant ; Ferdinand Oyono ; Sembène Ousmane ; Mariama Bâ ; Toni Morrison et bien d’autres que je ne […]

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A PROPOS

La lecture m’accompagne au quotidien depuis quasiment mon enfance. Passionnée par les auteurs Africains, Afro-descendants et des minorités en général, je ne m’empêche pas d’explorer d’autres horizons lorsque j’en ai envie ou lorsqu’on me le propose. Depuis plus de 5 ans, je partage mon ressenti et mes avis aussi bien par ici que sur Instagram, Facebook et Twitter. Bienvenue, j’espère que la visite vous plaira et n’hésitez pas à me suivre sur mes réseaux sociaux pour plus d’échanges autour des livres. Annette.

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