Mille petits riens – Jodi Picoult

Le livre et l’autrice

Cela fait une vingtaine d’années que Ruth Jefferson exerce son métier auprès des femmes en les accompagnant sur le chemin de la maternité. Puis vint le jour où elle croise le chemin de Turk et Brittany Bauer, un couple de suprémacistes Blancs dont le nouveau-né décède peu de temps après sa naissance, en présence de celle-ci. Qu’a-t-il bien pu se passer ? Aux yeux du couple, Ruth apparaît comme étant la parfaite responsable de leur malheur. C’est ainsi que débutent les péripéties de Ruth, aux prises avec une société et un système judiciaire victimes de biais raciaux malgré leur déni…

Éditions : Babel

Pages : 667

Jodi Picoult, de son identité complète Jodi Lynn Picoult est une autrice Américaine dans l’état de New York en 1966. Son parcours scolaire et professionnel se fait essentiellement dans le monde de la littérature. Elle a une maîtrise en éducation de Harvard et deux doctorats honorifiques en lettres des universités de Dartmouth et de New Haven. Nineteen Minutes, paru en 2007, est son premier livre à être classé numéro 1 des best-sellers du New York Times. Mille petits riens (Small great things en VO) voit le jour en 2016 et est traduit en Français en 2018. Il connait également un franc succès.

Jodi Picoult vit aujourd’hui dans le New Hampshire avec sa famille. (Sources : Wikipédia et Babelio).

Mon ressenti

Captivant. La narration alterne les points de vue entre Ruth, Turk et Kennedy, avocate commise d’office qui se chargera de la défense de Ruth. L’utilisation de la première personne permet de se glisser facilement dans leur peau et d’être au plus près de leurs émotions. On en apprend beaucoup aussi sur comment ils se sont construits. Le récit est divisé en cinq parties en se calquant sur les différentes étapes d’un accouchement. La multiplicité des dialogues dynamise le récit et vous fait tourner les pages sans que vous ne vous en rendiez compte.  

En ce qui concerne maintenant le fond, aucun des trois personnages principaux ne m’a réellement touché. Ruth est la figure de l’Afro-Américaine, à la peau plutôt claire, qui pouvait « se fondre » facilement dans un monde de Blancs. Très fière de sa profession d’infirmière/sage-femme (j’ai eu un peu de mal à la situer étant moi-même une professionnelle de la santé), elle a traversé une bonne partie de sa vie en essayant de ne pas voir la place que les discriminations raciales pouvaient occuper dans son existence. Jusqu’à ce que cela lui explose à la figure.

Turk, quant à lui, rassemble l’ensemble des critères du parfait co***** Blanc suprémaciste pour ne pas dire ignorant, mal dans sa peau et qui n’a trouvé rien de mieux dans sa vie que de déverser sa haine sur des populations qu’il considère comme inférieures. J’ai levé les yeux à plusieurs reprises lorsqu’il faisait état des sources desquelles il tirait sa conviction de la supériorité de la race Aryenne.

Enfin Kennedy, avocate, mariée avec une fille, essaie de prendre conscience de ses biais raciaux et même si au départ, aborder ce sujet lors d’un procès semble ne pas être l’idée du siècle, elle finira par accepter que cela est nécessaire voire incontournable dans cette affaire.

En somme, l’ensemble des personnages faisait très « cliché » (autre exemple avec Rachel/Adisa, la sœur de Ruth qui pouvait passer pour la « Angry Black Woman »). Mais comme je le disais sur le post Instagram de cette œuvre, l’on ne peut pas vraiment en vouloir à l’autrice puisque dans les faits, l’Amérique ou du moins les États-Unis d’Amérique demeurent un pays très profondément marqué par les divisions raciales, malgré notre époque moderne. Et un cliché ne nait pas du néant mais de situations qui se sont répétées encore et encore. Autre bon point pour l’autrice, c’est qu’elle reconnaît à la fin de son œuvre qu’elle est plutôt destinée aux personnes Blanches et qu’elle n’essaie pas de parler du racisme à la place de ceux qui le vivent réellement. Elle retrace le cheminement qui a conduit à l’écriture de cette histoire. Et cette honnêteté dans son travail est à saluer. Enfin son œuvre met quand même un peu en lumière les failles du système judiciaire Américain.

L’autre bémol que je pointerais, serait le dénouement du procès et la fin du récit. Un peu trop utopique et déconnecté de la réalité. Dans l’absolu, tout est possible mais là, c’est un peu gros. Cela dit, s’il nous était donné d’écrire cette histoire, comment l’aurions-nous conclu ? Le débat est ouvert 😉

Bref, je recommande. C’est littéralement un « page-turner » et même si à plusieurs moments, les faits racontés sont douloureux, violents ; la narration vous pousse à continuer pour découvrir la suite des événements. Attention aux âmes sensibles. Il est disponible ici.

Pour ma part, je vous dis à bientôt pour un nouvel article. Dans l’intervalle, prenez soin de vous.

Bisous.



Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

A PROPOS

La lecture m’accompagne au quotidien depuis quasiment mon enfance. Passionnée par les auteurs Africains, Afro-descendants et des minorités en général, je ne m’empêche pas d’explorer d’autres horizons lorsque j’en ai envie ou lorsqu’on me le propose. Depuis plus de 5 ans, je partage mon ressenti et mes avis aussi bien par ici que sur Instagram, Facebook et Twitter. Bienvenue, j’espère que la visite vous plaira et n’hésitez pas à me suivre sur mes réseaux sociaux pour plus d’échanges autour des livres. Annette.

Publicités

Allemagne Amadou Hampâté Bâ Amitié Amour Angleterre Bernard Dadié Bilan Blog Cameroun Changement Chine Colonisation Conflit de Cultures Cultures Africaines Côte d'Ivoire Deuxième Guerre Mondiale Dystopie Elif Shafak Esclavage Etats-Unis Famille Femme Femme Noire Ghana Guadeloupe Guerre Guerre Civile Histoire Immigration Japon Mali Maryse Condé Nigeria Nigéria Noir Philosophie Racisme Roman Contemporain Roman Historique République du Congo Sagesse Ségrégation Sénégal Togo Viol

En savoir plus sur Journal d'une Book Addict

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture