Le livre et l’auteur
Après le destin tragique de ses quatre fils, le sort ne semble pas vouloir être clément avec la seconde génération de la descendance de Dousika Traoré. El hadj Omar, porteur de l’Islam a fini par conquérir Ségou la rebelle tandis que les Européens commencent à gagner du terrain à partir de la côte. La paix finira-t-elle par revenir au sein de la famille Traoré ?
Editions : Pocket
Pages : 437
Je ne présenterai plus Maryse Condé dont j’ai déjà parlé dans l’article sur le tome I de cette saga familiale.
Mon ressenti
J’ai moins accroché avec la suite des aventures de la famille Traoré… L’art de Maryse Condé ne perd pas de sa substance et le récit est tout aussi magnifiquement écrit que dans le premier tome mais j’ai souvent eu une impression de « déjà-vu ».
Ségou a été assiégée par El Hadj Omar, le grand conquérant de l’Islam, et n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ses habitants doivent se conformer à la loi du plus fort et renoncer à leurs traditions pour éviter de lourdes représailles. Les descendants de Dousika Traoré n’y échappent pas et on a encore à faire aux perpétuelles questions et conflits identitaires (Bambara vs Musulman).
Certains schémas se répètent tant dans la famille Traoré que dans le monde politique. Alors qu’El Hadj Omar vient de mettre la main sur Ségou, l’avancée des Européens dans les terres à partir de la côte constitue une nouvelle menace. Ainsi, après s’être battus contre l’Islam, c’est contre l’invasion coloniale qu’il faudra maintenant se battre et comme dans le premier tome où personne n’a voulu écouter le lanceur d’alerte alors qu’El Hadj Omar avançait, la même situation se présentera et ils ne se rendront compte bien trop tard que cela ne sera pas simple de lutter contre cette nouvelle invasion. L’absence d’unité encore une fois facilitera l’installation Française dans la région.
Cependant, avec ce tome, j’ai découvert l’existence des « Nègres Marrons » de la Jamaïque, une communauté de descendants d’esclaves Africains ayant lutté pour leur liberté et ayant crée une communauté dans les régions montagneuses de la Jamaïque, quasiment en retrait du reste de la société. Ils ont eu à se battre régulièrement pour conserver cette liberté si durement acquise. Les Marrons les plus connus de l’histoire sont ceux de la communauté « Moore Town ». Ils ont conservé pendant longtemps une langue, une culture et des traditions qui leur sont propres. Jusqu’à aujourd’hui, ils demeurent un peu à part de la culture jamaïcaine.
Enfin, comme pour le premier tome, les dernières pages recensent un certain nombre de notes historiques et ethnographiques très intéressantes. Pour moi, c’est le point fort de cette œuvre.
En somme, ce deuxième tome ne m’a pas totalement conquise. Les Traoré ne connaitront toujours pas vraiment de bonheur et la part historique vraiment intéressante du récit se trouve plus dans les notes de fin selon moi. Plusieurs personnes se sont arrêtées au premier tome et je le comprends parfaitement puisque c’est celui qui m’a aussi fait le plus d’impression. Cela étant, je fais partie de ceux/celles qui aiment bien aller au bout des sagas sauf si vraiment cela devient n’importe quoi. En d’autres termes, je vous le conseille si vous souhaitez absolument suivre les Traoré jusqu’au bout mais si ce n’est pas le cas, s’arrêter au premier tome ne vous enlèvera rien (à mon avis) ou alors vous pourriez emprunter celui-ci au lieu de l’acheter. C’est vous qui voyez.
Quoi qu’il en soit, le livre est disponible ici et on se retrouve bientôt pour un nouvel article. D’ici là, prenez soin de vous.
Bisous.
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